Hani Ramadan est un intellectuel suisse de confession musulmane. C'est le frère du controversé Tariq Ramadan.
Il dirige le Centre islamique de Genève, fondé par son père Saïd Ramadan, également fondateur de la branche palestinienne des Frères musulmans. Il dispense un enseignement religieux fondamentaliste. Prédicateur islamiste, il donne de nombreuses conférences et ses publications sont largement diffusées. Il trouve un large écho parmi de jeunes musulmans désirant revenir à la pratique. Site officiel du centre islamique de Genêve :
http://www.cige.orgHani, un frère provocateur et encombrant
Le discours et les fonctions de Hani Ramadan en font un frère encombrant. Tariq Ramadan affirme avoir pris, depuis longtemps, ses distances avec lui. Hani dirige le Centre islamique de Genève, visé par une plainte déposée aux Etats-Unis par les familles des victimes du 11 septembre contre les soutiens et les financiers des réseaux terroristes d'Al Qaida. Tariq souligne qu'il a cessé d'y collaborer à partir de 1994 et s'est occupé du Foyer culturel musulman de Genève, une association autonome. Pourtant, au même titre que le reste de la famille, il figure toujours, selon les documents officiels, au conseil d'administration du centre.
Située en plein centre-ville, l'institution - une maison aux volets verts - est la première du genre en Europe ; 200 à 300 élèves y suivent des cours d'arabe et de civilisation islamique. Hani Ramadan se charge souvent des sermons du vendredi. "Le centre islamique n'a pas d'idéologie affichée, explique Fawzia al- Ashmaw, enseignante au centre. Notre but est d'apprendre leur religion à de jeunes musulmans vivant en Suisse."
D'après la plainte des victimes du 11 septembre, l'institution genevoise a pour "principal soutien financier" le groupe Dar al-Maal al-Islami (DMI), considéré comme la structure centrale du financement saoudien de l'islamisme international. Selon Jean-Charles Brisard, l'enquêteur qui travaille pour le compte des familles, le Centre islamique aurait également des liens avec la banque Al-Taqwa, figurant sur la liste des organisations accusées par les autorités américaines de soutenir le terrorisme international. D'après lui, Ahmed Huber, l'un des anciens membres du conseil d'administration de la banque, se serait converti à l'islam dans l'institution de la famille Ramadan. "Tout ça, c'est de la foutaise", lâche M. Huber, qui reconnaît juste qu'Al-Taqwa a pu effectuer "des petits dons"au centre islamique de Genève, au moment du ramadan. L'ancien administrateur de la banque précise s'être converti à l'islam en 1963, dans l'appartement d'un " religieux lié au centre". A propos de Tariq Ramadan, il affirme : "Ce n'est pas un islamiste comme nous, il est d'un autre bord."
"LES DEUX FACES D'UNE MÊME PIÈCE"
Hani Ramadan refuse de répondre aux questions sur le Centre islamique de Genève. Tariq, de son côté, rejette les accusations de financement par les banquiers islamistes. "Aucun transfert de fonds n'a eu lieu entre la banque Al-Taqwa et le centre, pas un sou, assure-t-il. M. Huber est intervenu deux fois au centre mais il n'a aucun lien structurel ou financier avec nous." François Jung, du Groupe de recherche sur l'islam en Suisse, ne croit pas à une manne financière d'origine islamiste. "Au début, le Centre était financé par l'argent saoudien, explique-t-il. Mais maintenant il est criblé de dettes."
Hani Ramadan fait aussi l'objet, à titre personnel, d'une enquête judiciaire en Suisse pour "provocation publique au crime ou à la violence". Cette procédure a été ouverte à la suite de ses prises de position sur les femmes, qui lui ont aussi valu d'être suspendu de son poste de professeur de français dans l'enseignement public suisse. Dans une tribune au Monde, publiée le 10 septembre 2002, Hani Ramadan avait justifié la lapidation. Le 7 mai 1998, il déclarait, à L'Hebdo de Lausanne : "Ce que vous devez absolument comprendre, c'est que Tariq et moi sommes les deux faces d'une même pièce. Nous savons parfaitement ce que nous faisons et où nous allons." "Il est plus littéraliste que moi", constate simplement Tariq Ramadan, soucieux de se démarquer de son frère sans le condamner.
Frédéric Chambon (avec Afsané Bassir Pour à Genève), ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 23.12.03, LE MONDE | 22.12.03 | 13h28
Bibliographie:
La femme en Islam
Les noms Divins
Quarante paroles du Prophète (traduction et commentaire de 40 Hadiths)
La Miséricorde en Islam
La vie familiale: Receuil de Hadiths
Commentaire de la sourate Al-Fatîha : Commentaires et Explications de la première sourate du Coran
Aspects du montheisme musulman
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